Adia sortit de sa torpeur lentement, la tête encore douloureuse et les membres cotonneux. Encore une de ces crises, la troisième ce mois ci, une de plus, une de trop ?
La sin’dorei était fatiguée de ces douleurs, de la sensation de manque, de cette "faim" de magie qui la tiraillait de plus en plus, jours après jours.
Evidemment, comme tous les elfes de son âge, elle n'a de connaissance des événements que ce que les anciens ont bien voulu lui raconter, ou plus tard, ce qu'elle a pu glaner dans la bibliothèque de l'académie. Comment Arthas, maudit soit son nom, a dévasté la cité elfique, comment Dar’khan le lâche détruisit le puits de soleil...
Savoir pourquoi elle souffrait ne soulageait Adia en rien, bien au contraire. A chaque fois qu'elle pensait à ce traître, elle sentait son sang bouillir.
Mais cette fois, elle n'en pouvait plus. Elle se mit à dévorer les livres de la bibliothèque et apprit les rudiments de ce talent que tous les sin'dorei ont enfouis à l'état latent au fond d'eux. Cette possibilité d'absorber l'énergie magique des autres êtres vivants afin d'étancher ce profond manque.
Elle s'entrainait sans relâche jusqu'au jour où un ancien de son village la prit sous son aile et lui en apprit plus que ce qu'elle n'aurait jamais espéré.
Elle s'aperçut qu'elle pouvait contrôler cette soif et même l'utiliser pour manipuler les flux ésotériques omniprésents dans l'atmosphère. Désormais, Adia peut utiliser ces énergies pour soigner les blessures, ou en créer des plus profondes, voire même contrôler les esprits.
Les crises ont pratiquement disparues et elle est désormais en âge de partir aider son peuple. Elle part donc, sur les traces du Prince Kael’thas Haut-soleil pour libérer son peuple.