Epsilon

Le cimetière des Kodos, zone d'exploitation sacrée des artisans du Culte des Kodos, a toujours été protégé par les nobles guerriers du poste du rôdeur fantôme. C'est là qu'est né Epsilon "cuir-de-pierre".

Fils d'artisans du Culte des Kodos, le jeune tauren n'a jamais eu l'occasion de quitter Désolace. Bien évidemment il a vu de fiers combattants faire une halte ou soulever de la poussière au loin, mais c'est tout ce qu'il a pu voir du monde "extérieur". Désolace est plus un lieu de passage qu'une destination en soi. Les conditions sont rudes en ce pays, le sol est sec et poussièreux, les pierres, taillées par un vent chaud la journée et froid la nuit, sont coupantes, mais surtout, les guerres territoriales centaurines rendent les routes dangereuses. Elles coûtèrent la vie à son frère et sa soeur ainée, chargés alors de mener la caravane commerciale aux pitons du tonerre.

Le Père d'Epsilon réalisait des runes, des armes et des poudres à partir des restes de Kodos "chargés mystiquement" par le cimetière :

- Les runes possèdent un caractère divinatoire avéré pour toute la Horde.

- Les armes en os deviennent telle la pierre après un premier contact avec le sang de leur propriétaire et se réparent de la même façon, de plus elle s'endurcissent chaque fois qu'elles prennent une âme.

- Quant aux poudres,l'une d'elle serait le secret de l'endurance et de la longévité du peuple tauren...

Sa mère, ancienne tanneuse et cuisinière, réalisait des vêtements à la fois robustes et souples pour les changeformes. Elle préparait également des viandes salées pour les grands voyageurs et diverses choses encore...

Le commerce fut longtemps fructueux puis les conditions se dégradèrent avec l'augmentation de la population centaure, chasseuse de Kodos, et le cimetière ne fournît bientôt plus assez de matières premières pour que tous les artisans puissent en vivre. Arrivés à un age respectable et avec de quoi subsister décemment durant leurs dernières années, les parents d'Epsilon décidèrent un jour de retrouver des cieux plus sereins. De nature impatiente et brusque, leur fils ne pouvait, de toute façon, pas vivre de l'artisanat sacré.

Ils finirent tout trois leur paquetage, chargèrent chacun leur Kodo et se mirent en route pour le nord. Le lent convoi passa devant les tombes familiales, pillées par les centaures, mais ne s'arreta pas avant d'arriver à la frontière avec le val calciné. Les parents d'Epsilon jetèrent alors un dernier regard en arrière : ils ne reviendraient jamais en ces lieux de malheurs.

Ils passèrent par la retraite de roche-soleil, la croisée des chemins, le camp taurajo, le village sabot-de-sang et enfin les pitons du tonerre.

Epsilon découvrît des paysages qu'il n'aurait jamais imaginé, des taurens et d'autres représentants de la Horde tentant leur chance dans l'armée; comme lui bientôt, mais l'arrivée en haut de l'asenceur des pitons du tonerre le boulversa plus que tout. Le fourmillement d'activités de tous ces Taurens flatta son orgueil d'appartenir à ce peuple.

Une fois confortablement installés, ses parents lui laissèrent un plan avec quatre croix : la tente de Caïrne et celle des trois représentants des cîmes. Ils l'embrassèrent et lui souhaitèrent bonne fortune.

Epsilon se dirigea d'un pas sûr vers la tente du chef tauren mais les puissants gardes lui barrèrent le passage. Le patriarche est tellement occupé qu'il n'est plus possible de le rencontrer en dehors de rendez-vous. Un des gardes lui dit que les prochaines recrues devront se présenter ici dans quelques jours pour recevoir leur affectation mais il faudra qu'elles aient une lettre de recommandation de l'un des représentants des cîmes.

Il regarda sa carte et se mit en route pour la cîme des Esprits. Epsilon franchît le pont de cordes et s'arreta à quelques pas de la tente du maître des chamans. Il regarda des jeunes taurens faire appel aux éléments pour lancer un sort de soin et un autre d'éclair. Tous ne réussirent pas, les autres recurent leur lettre de recommandation. Le groupe se dispersa. Epsilon se présenta au maître des chamans et celui-ci l'inspecta :
- "Bonjour fier tauren, je sens la force de la terre en toi, mais je doute qu'elle soit imprégnée de magie"
- "Je connais des tours, Maître !"
- "Alors montre-moi en un...!"
Epsilon rassembla un tas de terre poudreuse et s'assit dessus :
- "Regardez cela !"
Une onde sonore fit voler le sable et dissimula le tauren l'espace de quelques secondes. Le maître chamans resta dubitatif.
- "En effet, c'est impressionnant, nos ennemis n'ont qu'à bien se tenir..."
Epsilon comprît que cela ne suffierait pas à convaincre le chaman et qu'il n'aurait pas son laissé passer. Tant pis, il tenterai sa chance auprès d'un autre.

Direction la cîme des Chasseurs. Il retrouva quelques-uns des jeunes taurens vus plus tôt et se joignît à eux. L'un des deux maîtres prît la parole :
- "Ce n'est pas parce que la mana vous imprègne moins que les autres que vous êtes des seconds choix pour notre armée... Qui sont les plus fins stratèges ? Ceux qui sont au contact direct et ceux qui scrutent les points faibles de leurs yeux de lynx : peut être vous !"
Ils constituèrent deux groupes : l'un s'entrainant à main nue et l'autre avec de petits cailloux, contre des mannequins en paille. Le maître des chasseurs passa dans le groupe d'Epsilon pour distribuer les projectiles. Le test commença, les taurens tirèrent tous d'une distance de dix mètres avec des résultats variables : certains firent mouche à chaque fois, se payant le luxe de percer le mannequin, et d'autres échouèrent lamentablement. Le cas d'Epsilon. Des lettres de recommandations furent distribuées de part et d'autre encore une fois. La rage commença à bouillir dans son sang. Il fallait qu'il se défoule sur quelque chose. Il passa devant le maître des guerriers et frappa le mannequin à côté lui. Celui-ci tourna sur son axe et frappa Epsilon dans les côtes. Le tauren mugît et transforma le mannequin en charpie. Il reprit son souffle et ses esprits.
- "Voici ta lettre de recommandation Epsilon, je te conseille quand même d'aller à la cîme des anciens, la rage se manifeste aussi chez les changeformes."
- "Bien Maître".
- "va chercher un autre mannequin au fond de ma hutte avant de partir..."

Epsilon se rendît à la cîme des Anciens. Le maître des druides le fît s'assoir près des autres futures recrues. Il s'appretait à sonder leurs esprits, passé, présent et futur. La séance était silencieuse et oppressante. Lorsque ce fût à son tour, Epsilon perdît tout ses repères et se sentît flotter dans les airs :
"Ta destinée est bénie par l'Exodus : une âme protectrice s'est jointe à la tienne à ta naissance. Ta rage est purement guerrière et elle te menera, toi et les tiens, vers la gloire et la fortune."
Retour à la réalité, il ouvrît les yeux et regarda le druide sonder les derniers esprits.
"A présent je vais jeter ces runes pour chacun de vous et vous dévoiler les métiers dans lesquels vous trouverez votre subsistance."
Epsilon avait assister à la création de ces runes en fonction de parchemins très précis confiés par des druides à son père, mais n'avait jamais vu la façon dont elles étaient utilisées.
"Epsilon, tu seras un bon mineur, tu transformeras la matière en armes et armures. La cuisine et les premiers soins te seront utiles également".
Le maître des druides les libéra après avoir remis ses lettres de recommandations.

Epsilon ouvrît sa lettre et lu le contenu :
"Guerrier, tu es le bienvenu à la cîme des Chasseurs, ma hutte est ta hutte. Tu rencontreras Caïrne au levé du soleil, car ce jour sera ton jour !" Au moins, il savait où dormir. Il profita des quelques heures avant la tombée de la nuit pour faire connaissance avec les autres guerriers.

Levé du soleil sur les vertes plaines. La tranquilité est un sentiment auquel il n'est pas habitué, l'ennui le guette. Il se mit debout, imitant d'autres, et le petit groupe de guerriers se dirigea vers le centre de la ville quelques minutes après.

Caïrne regarda arriver les jeunes recrues avec bienveillance, ses journées commençaient toujours ainsi : ce spectacle le mettait de bonne humeur et contribuait à renforcer ses convictions de chef du peuple tauren.

"Bienvenue fiers taurens ! Guerriers, Chasseurs, Chamans ou Druides, je vous envie pour tout ce que vous allez vivre comme aventures ! Mes fonctions me prennent à plein temps, et d'ailleurs, je vais maintenant vous nommer l'un après l'autre pour vous fournir votre équipement de base et vous dire là où nos positions doivent être renforcées. Vous vous rendrez à la mesa rouge pour prier nos Dieux, ensuite seulement vous pourrez tuer pour la gloire de la Horde !"

Epsilon prît son équipement, salua ses parents et se rendît à la hutte des guildes pour négocier son grade et ses privilèges au sein de l'Exodus. Ces choses faîtes, il se mît en route pour la mesa rouge...

Sympa, notamment la première cîme qui m'a fait rire.

Epsilon pria les Dieux taurens en plaquant sa main sur le totem protecteur de mesa rouge. Ce site sacré, de part la présence d'une pierre de canalisation chamanique, s'est récemment transformé en avant poste : des Hurans jusque là cantonnés dans les grottes toutes proches, font de plus en plus d'incursions armées sur le territoire tauren.

Ses prières achevées, il tira son épée de son fourreau et se mit en quête de revenus pour ameliorer son équipement de base. Il parla aux taurens à proximité et regarda leurs étals. Il parti ensuite pourfendre de la faune locale.

A peine avait-il fait un pas en dehors du camp, qu'il remarqua un volatile au long cou au regard aussi vif que celui d'une limace agonisant sous le soleil. Pris de pitié pour cette créature réchappée de la sélection naturelle uniquement grâce à sa "capacité à courir dans le sens opposé à celui qui l'empêche de picorer", il courut vers elle en meuglant, bavant et surtout en brandissant son épée au dessus de sa tête.

La bestiole prit Epsilon pour un prétendant et commença sa parade nuptiale, celui-ci se retama derrière elle à cause du pas de côté qu'elle venait de faire. Il se retrouva désarmé à un mètre du monstre... La bestiole commença à ébouriffer ses plumes et écarter ses ailes pour se donner un air impressionnant. Pris de panique, Epsilon fouilla les herbes à la recherche de son épée ! Il la retrouva juste au moment où la bestiole allait l'attaquer lâchement à l'arrière train, et d'un volte face il lui trancha le cou, puis les pattes et le flanc, mais pour être bien sûr de sa mort et qu'elle n'aille pas se régénérer ailleurs, il lui coupa les ailes.

Satisfait, il fouilla le corps à la recherche d'objets à récupérer. Malheureusement, le corps était vide (à par tous les organes, les plumes et le bec). Tant pis, il y en aurait d'autres et il savait comment les tuer à présent.

Il tailla d'autres coureurs des plaines mais aussi du puma, du cochon sauvage et du Huran. Parmis le sang, les plumes, les poils, la boue et les nippes, il ramassa des becs, des plumes, des griffes, des groins, des pommes, ainsi que de l'équipement et du lin. Les parasites et les déchets organiques ne font pas parti de l'inventaire.

Couvert de sang, il se présenta devant les commerçants en même temps que d'autres aventuriers; mais par chance, ils arrivaient à traiter toutes les demandes en même temps. Plus incroyable encore, il tira de la menue monnaie en vendant les becs, les groins et autres morceaux d'animaux. Il ne lui vint pas à l'idée de vendre le lin car c'était fort utile pour éponger le sang (si on ne le fait pas vite, ça tache et ça pue).

Il s'équipa d'un nouveau pantalon à même la foule blasée, et dieu sais que la maille ça tire les poils. Les larmes à l'oeil et marchant comme un cow boy (vache garçon litteralement), il fit détendre les brassards trouvés dans un intestin de porc car ils étaient trop fins pour lui. Ce bref retour à la civilisation lui fit prendre conscience que les pc, c'est ce qui fait tourner le monde. Sus aux pc : retour aux quêtes et au pourfendage de mobs !


Epsilon découvre l'artisanat...

La scène se passe à la Croisée des chemins, Tarrides. Notre jeune tauren (qui s'en sort plutôt bien dans son aventure) s'en revient en ville, les sacs chargés de minerais, de pierres plus ou moins précieuses, de tissus et de viandes. Un rapide tour chez les artisans du coin et le voilà prêt à créer ses propres objets.

Première étape : la fonte du minerai.
Epsilon s'approcha de la forge aux braises vives, il transforma le minerai en barre, beaucoup plus pratique à stocker que la matière brute. Il fondit du cuivre et de l'étain, seuls minerais qu'il arrivait à extraire des gisements pour le moment. Fier de sa production, il regarda combien il pourrait tirer du superflu. Le commerçant qu'il interrogea fut formel : 1 pc la barre de cuivre ! Une lueur d'envie brilla dans ses yeux : vivement la fonte de l'or ! (je vous raconte pas la décéption qu'il se tapa par la suite...).

Deuxième étape : la forge de l'équipement.
Muni de ses barres de minerais et de ses pierres précieuses, il compléta ses fournitures par un marteau et de la poudre de catalyse (ainsi qu'un peu de cuir reçu par la poste). Après avoir étouffé un juron pour la facture (fichue société de consommation), il se mit devant l'enclume et essaya de se rappeller comment créer "un pur pantalon en maille avec un bonus à l'endurance", ainsi qu'une épée toute simple. Il posa des barres de cuivre sur l'enclume et commença à frapper l'un sur l'autre, et comme par miracle, la maille se tressa boucle après boucle. Il créa ensuite l'épée. Il refroidit le tout et passa son nouvel équipement, tout rutilant. La classe quoi. Jusqu'à ce qu'il croise un "reuraule foul steuf ragefeu" deux minutes plus tard. Le bad quoi.

Troisième étape : le secourisme.
Dépité, Epsilon entra dans la hutte servant d'auberge et triffouilla le tissu dans son sac. Il sortit le lin, seul tissu dont il maîtrisait l'utilisation en bandage, puis ses six doigts se mirent en action pour le pliage. Six seulement, c'est bien pénalisant !
Il dû s'y reprendre à plusieurs fois. L'aubergiste le regarda, amusé, puis il changea d'expression quand Epsilon se mit à uriner sur les petits carrés de tissu... dans sa hutte ! C'était donc ça le fameux désinfectant des bandages... Après avoir chassé Epsilon le derrière encore à l'air, l'aubergiste l'arrosa copieusement d'injures.

Quatrième étape : la cuisine.
Les mains désinfectées autant que ses bandages, son slip et sont pantalon tout neuf, Epsilon chercha un feu pour cuisiner. Le scandale ayant fait le tour du village, il s'éloigna un peu et créa son propre feu avec un silex, de l'amadou et du bois. Il fit un petit tas de sable avant de s'assoir devant les braises.
Il disposa des cuisses de coureurs des plaines et des épices dessus, en arc de cercle. Il prit une pincée de sable et la laissa se disperser au gré du vent, pour estimer la force de celui-ci.
Il corrigea sa position en fonction de ce paramètre et se concentra sur la puissance à déployer pour une cuisson parfaite. Une suite de joyeuses pétarades, digne d'un demi-dieu tauren, envoya un nuage de particules et fit jaillir du feu sous chaque cuisses de volaille, l'une après l'autre. Il rit en meuglant, repensant au Maître des chamans de la Cîme des Esprits, il y a bien quelque chose de magique chez Epsilon, c'est sa cuisine !

Ainsi équipé et ravitaillé, il put reprendre son périple. Quelques temps plus tard, il rencontra un représentant de l'Alliance sur sa monture épique. L'issue de se combat, sera dévoilé dans un prochain épisode...

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Passages entre "réalités" (ou explication de la survie des avatars)

Réalité « Rajax » :
Les forces démoniaques ont pris le dessus. La bataille du dernier espoir se déroule aux marches du portail de la péninsule infernale, la frontière avant Azeroth...
A un contre cent, les forces de l’Alliance et de la Horde sont dépassées. Les héros des deux factions voient leur sang se mélanger sur le champ d’honneur avant de rendre leur dernier soupir, sous les pieds de l’ennemi.
En seconde ligne de curieux rituels ont lieu : en plus des résurrections, quand les corps deviennent inaccessibles à la reprise de vie, des récoltes d’âmes sont effectuées par les démonistes…
Sitôt récoltées, ces pierres sont confiées à des voleurs, qui les déversent ; sous couvert du camouflage, dans le néant distordu.
La résistance dure un temps mais les défenseurs d’Azeroth finissent par céder et s’éparpillent. Les démonistes récupèrent les dernières âmes avant de sauter eux même dans le néant pour avoir le temps de s’infliger le rituel : le néant accueil les pierres pour les rendre accessibles aux mondes parallèles, mais les vivants sont condamnés à l’errance éternelle s’ils y tombent…
La légion s’est emparée de l’Outre terre, Azeroth est à sa portée : tout est fini dans cette réalité.

Réalité « Rézurection » :
Un démoniste mort vivant survolant le néant sur sa monture, senti l’afflux d’âmes enfermées dans des pierres tout autour de lui…
Il prit son bâton à deux mains et le fit tournoyer pour les attirer, comme un aimant aurait attiré des paillettes de fer. Il récupéra ainsi autant d’âmes que lui permettait la taille de ses sacs. Les autres passeraient dans une autre réalité sous peu…
Comprenant le malheur que signifiait la présence de toutes ces pierres dans le néant, il rejoignit aussi vite que possible la capitale de la forêt de Terrokar : Shattrath, en demandant à ses semblables de s’y rendre également.
Le démoniste pénétra dans la taverne de la ville basse et constata que sa requête avait été perçue : à l’intérieur l’ambiance était lugubre car la présence d’autant de morts-vivants avait chassé les autres clients. Le patron de la taverne s’en fichait : l’argent n’avait pas d’odeur comme il le disait lui-même.
Les discussions se firent en mort vivant pour éviter les oreilles indiscrètes. La séance débuta, elle fut particulièrement enrichissante pour les nouveaux disciples car ils se virent confier le secret de la réinsertion des âmes et les conséquences d’un tel acte…
Avant toute chose, des ingrédients devaient être rassemblés : de la sève de l’Arbre Monde pour ancrer l’âme du combattant tombé au combat dans la réalité présente, du sang de dragon pour faciliter le passage de l’éthéré au physique et… un nouveau né dont l’âme est suffisamment fragile pour être ôtée et remplacée rapidement.
La sève de l’Arbre Monde pouvait être récupérée auprès de druides du Cercle Cénarien. Le sang de dragon se trouvait assez fréquemment aux pieds de montagnes, où les géants du ciel laissaient régulièrement tomber leurs écailles et leur sang lors de leurs joutes ou querelles.
Cependant les nouveaux nés poseraient problème : peu de parents sensés laisseraient leur progéniture entre les mains d’un démoniste…
Sur ce constat, ils se partagèrent les pierres d’âmes et se souhaitèrent fortune et réussite dans leur mission, après quoi ils quittèrent la taverne.
L’un des démonistes novice regarda la pierre qu’on lui avait confiée dans la lumière de la lune qui venait de se lever. Il ne vit rien de différent par rapport à ses propres créations… pourtant elle n’était liée à aucun démoniste de ce plan d’existence.
Il se concentra sur l’éclat mauve de la pierre pour cerner son contenu. Le cristal émit plus de lumière et le démoniste découvrit l’âme qu’elle abritait : un puissant chasseur nain, spécialiste de l’apprivoisement et doué dans l’ingénierie.
Il lui sembla approprié de rechercher un nouveau né tauren pour accueillir cette âme, mais avant tout il devait rassembler les ingrédients du rituel.
Empruntant le portail pour fossoyeuse, il rejoignit le maître des chauves souris pour s’envoler vers les terres ingrates.
Après avoir touché terre, il se rendit à l’est de la région et ne mit pas longtemps à trouver des écailles ensanglantées. Il collecta le sang dans une fiole tandis qu’une ombre passait au dessus de lui… Il reparti plus vite qu’à l’aller car un dragon le talonnait après l’avoir repéré : il mit plusieurs minutes avant de le semer. Il pu enfin se téléporter.
De retour à Shattrath, il passa cette fois-ci le portail vers Orgrimmar pour enfourcher une monture qui l’emmènerai à Reflet de lune, centre névralgique druidique.
Il rencontra de nombreux représentants de leur communauté mais les visages se crispaient tantôt à sa simple vue, tantôt lorsqu’il en arrivait à parler de sa requête.
Il finit par tomber sur un apprenti qui cherchait désespérément à raviver une plante dont il avait tiré trop de fruits avec sa magie, et surtout sa gourmandise : elle avait fini par développer une résistance. Le démoniste lui proposa son aide en échange d’une certaine sève…
Un rapide transfert de vitalité d’une plante du sol à celle dans le pot suffit : la plante avait grandi de quelques centimètres et était à nouveau couverte de fruits. Le démoniste lui conseilla de respecter un certain délai entre deux sorts pour éviter ce genre de mésaventure, ce délai s’appelant la résilience. L’apprenti le remercia de cet enseignement et lui donna ce qu’il désirait. Le démoniste prit la fiole et s’envola pour Mulgore.
Il y passa inaperçu auprès des Taurens, ceux-ci étant habitués à la présence des morts vivants dans la grotte de la cime des esprits. Son regard se portait à présent sur les jeunes enfants…
Soudain une lourde main s’abattit sur son épaule : un vieux chaman le prenait à parti. Il lui expliqua qu’il savait quelle était sa mission et qu’il n’était pas le premier arrivé. Cependant lui et les autres chamans, déjà au courant de leurs intentions, comprenaient la nécessité des rituels. Certains nourrissons étaient voués à devenir de grands héros mais d’autres auraient des destins plus modestes et... sacrifiables. Justement il avait fait quelques tirages de runes plutôt modestes ces derniers jours.
Le démoniste reçu ainsi une liste de nouveaux nés taurens dont le destin pouvait être changé. Il alla à la rencontre des parents dont le chaman avait prédit une vie dangereuse et besogneuse à leur fils ; autrement dit courte et laborieuse : certainement un simple garde d’un quelconque poste avancé lointain.
Il se présenta comme un grand démoniste qui avait perçu du malheur dans leur maisonnée et qu’il y avait été sensible. Il se proposait d’intervenir sur l’avenir de leur fils, mais cette offre inespérée était à saisir sur l’instant ou perdue à jamais.
Les parents entrèrent dans son jeu… Il leur présenta des reliques légendaires, preuves de son grand pouvoir : de la sève de l’Arbre Monde, du sang de dragon et l’âme d’un Héros.
Il se leva, mit quelques gouttes de sève sur la pierre mauve avant de l’encastrer dans son bâton. Il marcha jusqu’au berceau de l’enfant et renversa un peu de sang sur son front.
Le démoniste demanda aux parents de reculer pour ne pas perturber le cercle de canalisation qu’il traçait au sol.
Le rituel commença : le mort vivant susurra une formule en tenant son bâton d’une main, l’autre se préparant à accueillir la jeune âme sacrifiée…
Le transfert eu lieu sans difficulté. Le démoniste n’accepta aucun paiement, il disparu comme il était apparu, en gardant bien de dire que l’âme récupérée serait consommée pour régénérer une partie de ses tissus décharnés…